Le voyeurisme ou encore appelé « upskirting » (filmer sous les jupes) est un comportement visant par l’usage de tout moyen à épier une personne au niveau de ses parties intimes, cachés ou non par des habits ou sous-vêtements, sans qu’elle ne le sache ou qu’elle ne s’en doute et sans son consentement.
Les faits de voyeurisme peuvent se produire tant dans des lieux clos, comme des cabines d’essayage et les toilettes, que dans des lieux ouverts privés ou publics, comme dans les transports en commun.
Le voyeurisme constitue une forme grave de violences sexuelles et sexistes. Le Luxembourg n’est pas épargné de ce phénomène qui n’est pas nouveau et qui a pris de l’ampleur avec l’émergence des réseaux sociaux et des nouvelles technologies.
Après avoir constaté qu’au vue de l’interprétation stricte de la loi pénale de tels comportements ne rentrent dans aucune catégorie des infractions existantes, le Luxembourg a renforcé son dispositif pénal en matière de violences sexuelles et sexistes en pénalisant le phénomène du voyeurisme. En effet, les faits en question ne pouvaient jusqu’à présent ni être qualifiés d’attentat à la pudeur, ni d’outrage public aux bonnes mœurs, ni d’atteinte à la vie privée.
Afin de pouvoir dénoncer ce fléau sociétal avec insistance, un nouvel article 385 ter qui sanctionne « le fait d’user de tout moyen afin d’apercevoir les parties intimes ou les sous-vêtements d’une personne que celle-ci, du fait de son habillement ou de sa présence dans un lieu clos, a caché à la vue des tiers, lorsqu’il est commis à l’insu ou sans le consentement de la personne » a été introduit dans le Code pénal.
Des circonstances aggravantes sont prévues lorsque notamment la victime est mineure ou vulnérable, lorsque l’infraction est commise par une personne qui abuse de l‘autorité conférée par ses fonctions, lorsque l’infraction est commise par plusieurs auteurs ou complices, lorsque qu’elle est commise dans les transports collectifs ou lorsque les images sont diffusées, transmises enregistrées ou fixées notamment via les réseaux sociaux et les nouvelles technologies.
Ainsi le Luxembourg rejoint non seulement la France, la Belgique, l’Allemagne ou encore le Royaume-Uni, qui ont également adapté leur législation en la matière, mais offre aussi une sécurité juridique aux victimes potentielles et un cadre légal qui permet de préserver leur intégrité sexuelle, physique et psychologique.